



JOUES DE PORC BRAISÉES EN TERRINE

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INGRÉDIENTS : Joues de porc, pied de veau, vin rouge, lard gras blanc, carotte, oignons, échalotte, aïl, bouillons de volaille et/ou de buf et/ou de légumes, eau de vie (prune ou mirabelle ou kirsch ou rhum), farine, sel, poivre, épices et aromates.

PRÉPARATION : Cette recette exceptionnelle est extraite textuellement du roman L'ANNÉE DU VOLCAN, une aventure de Nicolas Le Floch écrite par Jean-François PAROT. Comme le dit le cuisinier cousin de Le Floch, les restes gélifient et se mangent froid en entrée ou comme plat principal en dîner. Pour ma part j'en fait toujours trop pour avoir de tels restes. Le potager dont il est question ci-dessous était un fourneau à parois en maçonnerie équipé, pour chauffer, de grilles sur lesquelles on posait des braises généralement prises dans la cheminée. Plusieurs sens sont attribués au bouillon triple. Je pense qu'il ne s'agit pas ici de concentration mais de composition : poule, buf et légumes. Pour ma part c'est ainsi que j'applique cette recette. Je garde toujours des bouillons de mes cuissons au congélateur mais quand je suis en rupture de stock il m'arrive d'utiliser des concentrés du commerce achetés avec prudence : il faut absolument éviter les saloperie bourrées de colorants et d'arômes artificiels on trouve d'ailleurs de plus en plus des produits moins corrosifs.


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Et quel est ce régal ? demanda Nicolas, les yeux brillants et qui avait déjà quasiment vidé l'assiette d'andouille.

Des joues de porc braisées en terrine, longuement mitonnées au four du potager.

Et comment les prépares-tu, beau cousin ?

Ce sont des pièces délicates et, en effet, tout réside dans le coup de main du traitement. Je fais fondre dans ma terrine du lard gras, frais et bien blanc, la peste du rance, et cela à bonne température. J'y couche mes joues, que j'ai passées à la farine oh ! rien qu'un nuage pour les faire rissoler. Je les retourne sur toutes les faces et quand elles commencent à chanter, ces mignonnes, toutes dorées qu'elles sont, j'ajoute rondelles de carottes, oignon, échalotte, ail, épices à profusion jusqu'à ce que tout ait pris couleur. Je mouille d'une bonne quantité de vin rouge de chez nous et je dépose sur le tout un pied de veau fendu en deux. Couvercle sur la terrine, et au four ardemment assoupi du potager, je laisse mijoter entre deux et trois heures, en vérifiant à raison que le plat ne dessèche point, auquel cas j'y joindrais une louche de bouillon triple. À finition, je coule un verre d'alcool de prune bien fort ; j'ôte les os du pied et laisse reposer. Et nous voilà à point pour tâter de la chose ! Qu'il en reste, c'est rare, le met prend en gelée et le délice est redoublé !
extrait de ►
10/18 n°4780
© Éditions Jean-Claude Lattès, 2013
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